Vous avez presque tous été confrontés à ce camarade de classe qui, quel que soit la dureté des épreuves la médiocrité des professeurs , s’arrangeait toujours pour être le premier de la classe.

Souvenez-vous de ces camarades, très peu étaient véritablement dotés d’un QI impressionnant. Ceux qui l’avaient n’étaient pas constants dans leurs notes ou présentaient des scores vertigineux.
1- Trois sortes de ‘’premier de la classe’’
La première catégorie ’ est celle que les parents eux même fabriquent. Voulant faire apparaître leurs enfants comme des génies, ils poussent ces derniers à des extrêmes insoupçonnables.
Ils gavent leur progéniture de livres scolaires, de répétiteurs dans chaque matière et exigent d’excellents résultats. Car voulant faire croire à tout prix que leur enfant est un génie, ils mettent une pression extrême sur ce dernier.
Les enfants n’ont d’autres choix que de délivrer du résultat au prix de lourds sacrifices. Ainsi, ils voient filer un pan non négligeable de leur enfance.
La deuxième est celle des élèves qui se mettent une pression volontaire et n’admettent pas l’échec. Ils usent de tous les moyens pour y arriver et ne reculent devant rien.
Enfin, la dernière catégorie est celle des élèves naturellement intelligents. Parfois, sans grand effort, ils s’arrogent à toutes les évaluations la première place, avec des notes impressionnantes. Ils ne nous intéresse pas dans cet article.
Car souvent déceler très tôt et orienter dans les centres spécialisés ils s’épanouissent naturellement.
2- Le conditionnement

Les deux premières catégories ayant été conditionnées à avoir horreur de l’échec s’imposent une rigueur qui les suit dans la vie active. Ils sont conditionnés à travailler pour quelqu’un car les propriétaires d’entreprise adorent les ‘’premiers de la classe’’.
N’ayant pas l’habitude d’échouer ils espèrent que ces employés modèlent répliqueront cette attitude à leur poste. Par ailleurs, ils sont le plus souvent de piètres managers et de faux leaders. Ils admettent difficilement l’échec de leur collaborateur. Ils vont jusqu’à reprendre à leur convenance le travail produit par leur collaborateur . Or, l’échec est un bien meilleur enseignant que le succès à tous prix
C’est bien de nos échecs que nous arrivons à apprendre et à nous améliorer continuellement. Ces ‘’premiers de la classe’’ ayant été conditionnés à ne pas échouer ne sont pas ouvert à d’autres perspectives.
3- Apprenons à lire entre les lignes
Cette tendance à forcer les enfants à obtenir les meilleures notes est courante et se révèle comme un puissant inhibiteur de talent
Nous devons apprendre à lire entre les lignes d’un bulletin de notes. Au lieu d’aller voir directement la moyenne obtenue, le rang occupé et la plus forte moyenne de la classe pour la comparer à celle de notre enfant.
Regarder les notes matière par matière, réclamer si possible les feuilles d’évaluation pour s’assurer de la cohérence desdites notes. Discuter avec l’enfant sur les conditions de l’évaluation et les raisons qui pourraient expliquer les notes obtenues dans chaque matière.
Cette discussion au fil des bulletins permettra au parent de remarquer les centres d’intérêts réels de l’enfant et de voir ses orientations professionnelles futures. Il doit amener l’enfant à expliquer aussi bien ses succès que ses échecs.
4-L’orientation professionnelle

Laisser le choix de carrière aux enfants quel que soit le secteur d’activité en s’assurant de leur professionnalisme devrait être la seule préoccupation des parents.
Or, le ‘’premier de la classe’’ compte tenu des stéréotypes, de la peur d’échouer et de la capacité développée à toujours garder le contrôle ne se verra pas exercer dans tous les domaines d’activités.
Notamment celles dont le risque d’échec est très élevé, dès lors, il se cramponnera à des secteurs d’activités où il peut toujours garder le contrôle.
5-L’échec l’arme fatale d’un futur riche.

Les meilleurs de la classe ou les plus téméraires arrivent à poursuivre leurs études et finissent par adopter le trio (Boulot-trajet-dodo).
Au contraire des autres dont l’école ne retient pas leur nom du fait de leur sous performance.
Ils cherchent d’autres moyens pour s’en sortir dans la société.
Ils ont l’habitude d’échouer, donc aucunement peur d’entreprendre, de risquer des choses, de tenter par tous moyens de s’en sortir.C’est dans ces tentatives qu’ils finissent par trouver la lumière.
Ils se fixent des objectifs lointains et atteignables et ils progressent par petits pas. ‘’Le premier de la classe ‘’ à l’habitude de réussir très rapidement et très souvent, donc ne peut avoir la patience nécessaire d’attendre la réalisation d’un objectif à long terme.
6- La démarche du cancre
A l’inverse d’un ‘’premier de la classe’’, l’étudiant moyen ou très mauvais, habitué à échouer, cherche à réussir autrement. Etant ambitieux mais ne disposant pas des mêmes capacités intellectuelles que ces camarades ils innovent en cherchant à s’en sortir autrement.
La seule arme qu’il déploie est celle de la curiosité.
Le curieux cherche, tente, n’a pas peur d’échouer, expérimente et finit par trouver.
Par-là, il se fixe un objectif plus ou moins à long terme compte tenu de ses capacités. Etant habitué à échouer, il apprend au fur et à mesure de ses échecs. Evoluant progressivement et à petit pas il finit par s’en sortir.
Une citation de Michel AUDIART résume bien cette attitude, « Un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche ». C’est dire qu’ayant fixé des objectifs, le curieux ou encore le con ou encore le cancre par petit pas, titubant parfois, tombant à coup sûr finit par réussir.
Au contraire d’un soi disant intelligent, qui se conforte dans ses certitudes et comptant sur sa grande intelligence accepte un boulot sûr, certainement très rémunérateur et continue de travailler très dur.
Un cas pratique de cette différence entre intellectuel et curieux a été exposé par un grand blogueur qui poste des articles géniaux. Je vous invite justement à prendre connaissance d’un de ses articles intitulé : « Pourquoi la curiosité rapporte plus d’argent que l’intelligence »
7- Histoire des hommes les plus riches
Plusieurs livres sur la finance personnelle américaine nous ont démontré que les hommes les plus riches au monde ne sont souvent pas les meilleurs de leur classe. Ils n’ont même pas beaucoup fréquenté. Cependant ils ont acquis au fil du temps des fortunes colossales.
L’histoire de Henry FORD est très révélatrice de ce paradoxe.
Alors qu’il était interrogé par une bande de journaliste sur ses entreprises et des questions purement techniques, il a fini par estomaqué ses intervieweur. En effet, il a révélé qu’il lui suffisait d’actionner un des boutons qui étaient sur son bureau pour appeler un spécialiste en rapport avec chacune de leur question.
Il a ainsi prouvé qu’il n’avait pas besoin de tout connaître, d’être très fort en connaissance générale d’être le meilleur spécialiste. Il a avait juste besoin d’être entouré des meilleurs.
Son autobiographie très détaillée racontée par Max Piccinini est révélatrice de l’attitude d’un homme très curieux qui n’a pas beaucoup fréquenté mais qui a façonné le monde industriel. Vous pouvez retrouver ce livre ICI
8-Le premier de la classe finit par servir le cancre.
Je l’ai dit et je le redis. Le ‘’premier de la classe’’ surtout des deux premières catégories citées plus haut à vocation à travailler pour quelqu’un.
Henry FORD et bien d’autres après lui, qui ont eu la chance de réaliser leur rêve, de pousser leur curiosité à l’extrême finissent par créer une entreprise prospère et ne s’entoure que des meilleurs dans leur domaine (les premiers de la classe).
C’est vrai que, c’est exagéré d’affirmer qu’un entrepreneur était un cancre sur les bancs de l’école mais à bien des égards cela est vérifié.
9- Laisser le ‘’premier de la classe’’ aller seul vers la richesse

Etre premier de la classe est une bonne chose en soi, mais il faut grimper à cette place par le seul fait de sa force intellectuelle naturelle, pas d’artifices.
Je ne dis pas ici de ne pas encourager nos enfants à toujours viser plus haut. Je conseil simplement qu’il est primordial de les laisser découvrir tout seul les difficultés pour arriver à la première place.
Ils doivent connaître l’échec pour mieux apprendre. Dans le monde de la finance, l’acquisition de la richesse ne se fait pas suivant une règle stricte et préétablie.
C’est au prix de grand sacrifice et de beaucoup d’efforts que l’on devient riche. L’échec en fait partie et nous devons l’accepter et le faire comprendre à nos enfants.
Les bébés apprennent à marcher en titubant, les enfants apprennent à pédaler un vélo en tombant au passage. Alors de quel droit nous allons vouloir qu’ils développent leur intelligence et surtout celle financière sans échec et toujours en étant ‘’premier de la classe’’
10–Cependant tout le monde mérite d’être riche
Mon précédent article ‘’Tout africain mérite d’être riche’’ a bien révélé que l’acquisition de la richesse à l’instar de toute discipline s’apprend également.
Il y a des règles, des méthodes déjà prouvées, il n’y a qu’à les suivre pour s’en sortir. Aussi bien ‘’le premier de la classe ‘’ que les autres. Il suffit de le vouloir et de se donner le temps et les moyens pour le devenir.
Loin de moi l’idée de décourager la propension de vouloir occuper la première place, de doter les enfants de tous les moyens pour qu’ils soient toujours les meilleurs. Je dis juste qu’il faille les laisser découvrir à leur rythme cette première place. L’échec à une grande place dans l’éducation de nos enfants. Dans notre propre éducation.
Ce qui est bien lorsqu’on atteint le fond c’est qu’on a plus le choix, on ne peut que remonter.